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Vincent Laborderie


Initiateur du projet Daar Daar



L'actu de la presse flamande, en français


Son interview


1 –Bonjour Vincent, peux-tu te présenter à nos lecteurs ? 

Je suis originaire du Sud-ouest de la France, du Périgord plus précisément. Je suis arrivé en Belgique pour la première fois en 2003. Je travaillais dans le secteur bancaire (Caisse des Dépôts) à Paris mais j’ai eu envie de reprendre des études à l’étranger. Après avoir commencé mon doctorat en sciences politiques au Québec, je suis revenu en Belgique en 2007, en pleine crise politique. Depuis je suis chercheur en sciences politiques à l’UCL, spécialisé dans le fédéralisme, les nationalismes régionaux et les séparations d’État.

 

2- Quel est ce nouveau projet Daar Daar en Belgique ?

L’objectif de DaarDaar est de fournir la traduction en Français d’une sélection d’articles de la presse flamande. L’idée est que le lecteur francophone puisse se faire une idée de ce qui se dit et fait débat en Flandre. Nous diffusons ces traductions uniquement par internet, sur notre site daardaar.be. Celui-ci existe depuis mai 2015 et nous diffusons actuellement au moins un article par jour.

 

3 -Comment est venue cette idée, avec qui, pour qui ?

L’idée m’est venue lorsque je suis arrivé en Belgique. Je voulais m’informer sur ce qui se disait en Flandre, mais j’ai été très étonné de constater qu’il n’existait aucune traduction systématique, même partielle, de la presse flamande en Français. En tant que Français qui ne comprenait pas un mot de néerlandais, il m’était impossible de comprendre, même sommairement, ce qui s’y écrivait. J’ai ensuite appris que 80% des Belges francophones étaient dans le même cas que moi. Je me suis dit qu’il y avait là un vide à combler. Il s’agit tant d’une opportunité d’affaires que d’une entreprise utile socialement. On réalise en effet que les blocages politiques et les querelles Flamands/Francophones sont aussi liés au fait que les espaces médiatiques sont distincts.

J’ai commencé à réfléchir concrètement au projet durant l’année 2014. J’ai ensuite entrainé David Charlier et Joyce Azar dans l’aventure. Après le lancement du site, l’équipe s’est ensuite étoffée avec des compétences diverses et nous sommes aujourd’hui une petite dizaine, tous bénévoles ou porteurs de projets.

 

4- Quelles sont les perspectives de développement ? Et comment allez-vous vous développer ?

Notre objectif est de proposer quatre ou cinq articles par jour. Cela nous semble être un minimum pour comprendre ce qui se passe en Flandre. À côté de cette offre grand public, nous prévoyons de faire des revues de presse et des traductions personnalisées à destination des institutions et des entreprises. Par exemple, une entreprise pharmaceutique basée à Bruxelles ou en Wallonie pourrait être intéressée par des articles de la presse flamande concernant ce secteur.

Quelques acteurs institutionnels nous ont aidés financièrement mais c’est loin d’être suffisant. Nous lançons donc une opération de crowdfunding à partir du 14 avril, via la plate-forme Kiss Kiss Bank Bank. Étant donné l’utilité d’un projet en terme de lien entre les communautés, nous avons bon espoir de lever suffisamment de fonds pour assurer notre développement.

 

5 – En quoi cette initiative pourrait-elle intéresser les membres du réseau French-Connect ?

Le fait est que la plupart des Français de Belgique ne maitrisent pas le néerlandais, en tout cas pas dans un premier temps. Or les deux tiers du business en Belgique se font en Flandre. La barrière de la langue fait donc que de nombreuses opportunités d’affaires ne sont pas saisies simplement par manque d’information. C’est d’autant plus dommage que, une fois le contact établi, les Flamands parlent volontiers anglais ou français. DaarDaar, et plus particulièrement les revues de presse personnalisées que nous proposerons, peut donc être quelque chose de particulièrement intéressant.  

Au-delà de cet aspect « business », les débats qui agitent la société flamande sont très intéressants, à la fois argumentés et approfondis avec des opinions aussi diverses qu’affirmées, un peu comme en France. Ce sont souvent des thèmes que l’on retrouve ensuite dans des discussions au niveau de la Belgique et en particulier du gouvernement fédéral.

 

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