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le 08-10-2015

Big data et Ressources Humaines

Big data et Ressources Humaines

Big data et Ressources Humaines (Lecho.be juin 2015)

Une cu­rieuse ten­dance gagne le monde du tra­vail. Plus par­ti­cu­liè­re­ment celle du re­cours aux "people ana­ly­tics". People ana­ly­tics en­globe les res­sources hu­maines, l'ana­lyse de don­nées, les cal­culs de pro­ba­bi­lité et par­fois aussi cer­tains autres do­maines scien­ti­fiques.

Guy Half­teck, a lancé sa société  Knack en 2010, après avoir été re­jeté pour un poste dans un fonds spé­cu­la­tif. "Le pro­ces­sus de re­cru­te­ment était vrai­ment tra­di­tion­nel, stan­dar­disé et dé­passé. Ça n'a pas mar­ché. Pas pour moi en tout cas, et je pense que ça n'a pas mieux mar­ché pour l'en­tre­prise. C'était très su­per­fi­ciel, es­sen­tiel­le­ment une ques­tion d'in­tui­tion et de flair." Au XXIe siècle, on doit pou­voir faire mieux, a-t-il pensé. Sur­tout de ma­nière mieux étayée. Ou en­core, pour uti­li­ser un mot à la mode: "data dri­ven". Basé sur les don­nées. Les temps sem­blaient mûrs pour une telle idée. Et la tech­no­lo­gie était dis­po­nible. Knack - le mot an­glais pour "com­pé­tence" - pro­pose au­jour­d'hui trois jeux, une ap­pli­ca­tion pour les par­ti­cu­liers et une pour les en­tre­prises. Elles sont déjà uti­li­sées par les grandes mul­ti­na­tio­nales. "Nous nous dé­ve­lop­pons ra­pi­de­ment, ex­plique Half­teck. Les en­tre­prises se rendent compte qu'à l'ave­nir, les don­nées et la science pour­ront les aider à prendre des dé­ci­sions. Et elles sont en train d'ap­prendre com­ment abor­der ce phé­no­mène."

Ce qui ouvre un monde de nou­velles pos­si­bi­li­tés. Et cela n'a pas échappé à Fre­de­rik An­seel. À l'uni­ver­sité de Gand, il tra­vaille à la mise en place d'un centre de connais­sances in­ter­dis­ci­pli­naire pro­vi­soi­re­ment ap­pelé "People Ana­ly­tics at Work". Son ob­jec­tif: dé­ve­lop­per de nou­veaux mo­dèles et ou­tils de ges­tion, entre autres pour me­su­rer et gérer le com­por­te­ment des gens au tra­vail. Dans l'in­ter­valle, il a déjà lancé une spin-off avec son an­cien col­la­bo­ra­teur Ce­dric Vel­ghe: The Vigor Unit. Ils veulent aider les en­tre­prises à com­prendre et à pré­dire le com­por­te­ment de leurs em­ployés, et à le chan­ger si né­ces­saire. "Evi­dence based", sur base des sciences.

The Vigor Unit - du latin "vigor", force - veut de­ve­nir un "science bro­ker", ex­plique An­seel. Un cour­tier en com­pré­hen­sion scien­ti­fique. Avec la so­ciété cour­trai­sienne Creax, An­seel, deux doc­to­rants et un cher­cheur ont dé­ve­loppé l'ou­til en ligne Innduce.​me, ca­pable de quan­ti­fier le po­ten­tiel d'in­no­va­tion des per­sonnes à par­tir de si­mu­la­tions. Qui a 20 nou­velles idées par mi­nute, mais ne réus­sit pas à les réa­li­ser? Pour qui est-ce le contraire? À quoi res­semble un "dream team", pour un pro­ces­sus d'in­no­va­tion donné? Dis­po­sons-nous de tous les pro­fils né­ces­saires? Plus de 350 en­tre­prises ont col­la­boré à ces re­cherches.

L'in­no­va­tion de­vient donc, elle aussi, une ques­tion de me­sures et de connais­sances. Pour cer­tains, c'est déjà le cas. "Sui­vez les chiffres", re­com­man­dait déjà Mi­chael Bloom­berg à ses sui­veurs sur Lin­ke­dIn l'an der­nier, dans un billet sur la ma­nière dont ils pou­vaient sti­mu­ler l'in­no­va­tion. Mi­chael Bloom­berg, ce n'est pas n'im­porte qui: c'est le fon­da­teur du géant des ser­vices fi­nan­ciers Bloom­berg et l'an­cien bourg­mestre de New York. "Il est es­sen­tiel de dis­po­ser d'une équipe ta­len­tueuse et de par­te­na­riats so­lides, mais si vous ne pou­vez pas me­su­rer leurs per­for­mances, vous ne pou­vez pas les gérer »

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