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le 06-04-2018 : #paris

Nos adresses gourmandes autour de la place Pigalle

Nos adresses gourmandes autour de la place Pigalle

Pigalle. Encore un lieu symbolique de Paris, qui fascine et qui attire les visiteurs de la capitale. Il faut dire que depuis près de 150 ans, ce quartier planté au pied de la butte Montmartre, cultive son caractère de lieu le plus « chaud » de Paris. Jadis connu pour ses truands et ses filles de joie, et aujourd’hui pour ses sex-shops et ses salons de massage, il a toujours été un lieu populaire par excellence, vivant 24 h sur 24, au rythme de ses multiples cabarets, cafés et bistrots illuminés.

Malheureusement, jusqu’à ces dernières années la qualité de sa gastronomie n’était pas vraiment au rendez-vous. Apparemment le « pas cher » ne pouvait pas être synonyme de qualité…

Heureusement, depuis quelques mois, de nombreux jeunes entrepreneurs, portés par la démocratisation et l’engouement de la cuisine, ont donné naissance à une multitude de nouveaux lieux qui propose cette fois, une vraie offre culinaire à l’image du quartier : bon, simple, accueillant et bon marché.

Voici cinq adresses que j’apprécie particulièrement, et qui illustrent parfaitement l’esprit de Pigalle. Allez-y et dites-moi ce que vous en pensez. Et si vous avez aussi vos propres repères dans le quartier, n’hésitez pas à nous les transmettre.

Bonne gourmandise.

Ramuntcho

 

Le Bouillon Pigalle

C’est l’adresse emblématique de notre balade et son point de départ. Ouverte il y a quelques mois par une bande déjà rodée aux bistrots bien balancés, elle symbolise parfaitement le renouveau gastronomique du quartier : du simple, du bon, du style et du bon marché. Et ça marche. 

Pour preuve la queue qui s’étire chaque midi et chaque soir sur le trottoir devant l’établissement. Car içi la règle, c’est « no réservation ». Si vous souhaitez vous arrêter aux heures traditionnelles des repas, il faut donc arriver tôt et s’armer d’un peu de patience. Sinon, retarder l’horaire de vos agapes et tentez votre chance aux heures creuses, car ils servent non-stop de midi jusqu’à minuit.

Une fois installé, la promesse est au rendez-vous : malgré sa jeunesse, le lieu semble patiné comme s’il avait 50 ans, et le brouhaha des conversations qui règne dans la salle, provoque une ambiance chaleureuse et festive. La grande banquette rouge, les colonnes couvertes des affiches de spectacle du quartier, les grands miroirs, c’est toute la magie des bistrots traditionnels de la Belle Epoque qui s’offrent à vous. Du coup, on se sent bien et l’appétit s’aiguise rapidement.

Ça tombe bien car un service efficace vient rapidement vous prendre la commande. Au menu, que des plats ultra simples et classiques : œuf mayos, poireaux vinaigrette, harengs pommes à l’huile, puis pot-au-feu, blanquette, steak tartare ou tout simplement poulet-frites. Et pour finir profiteroles, baba au rhum ou mousse au chocolat. Tout cela, bien entendu, fait sur place avec des produits ultra-frais.

Et à des prix qui semblent ridicules par les temps qui courent – entre 15 et 20 euros par personne pour l’entrée/plat/dessert – mais qui sont aussi la caractéristique essentielle d’un « bouillon », restaurant populaire de la fin du 19ème siècle qui permettait aux ouvriers de pouvoir s’offrir un repas chaud, mais qui très vite, ont aussi séduit quelques bourgeois venus s’encanailler dans les quartiers populaires.

22 boulevard de Clichy 75018 - +33 1 42 59 69 31  - Métro : Pigalle – Ouvert tous les jours de midi à minuit.

 

 

Peco Peco

Si vous préférez un endroit plus calme et plus original, pour vous sustenter sans trop dépenser, je vous propose de traverser la place Pigalle et de vous enfoncer dans le 9ème arrondissement afin de rejoindre une petite échoppe qui de l’extérieur ne paye pas de mine : le Peco Peco.

C’est est le repère d’un jeune chef japonais venu d’Osaka, passé dans les mains de William Ledeuil (Ze Kitchen Gallery)  qui vous propose de découvrir une jolie cuisine japonaise traditionnelle méconnue, mais pleine d’inventivité, faite de petites assiettes toutes plus gourmandes et raffinées les unes que les autres : beignets de crevettes, sardines pimentées, tofu grillé, et surtout LA spécialité de la maison, les kushiages – petites brochettes japonaises frites – qui se déclinent au fromage, aux légumes ou au poulet.

Coté boisson, quelques bonnes bouteilles de vins natures, mais surtout de la bière (japonaise ou parisienne au choix) et surtout, plus les plus initiés, une carte de saké qui paraît-il est très pointue.

Coté déco, pas chichi. Le lieu est brut mais ne manque pas de caractère. Si vous le souhaitez (ce que je vous conseille de faire à 2 ou en solo), vous pouvez vous attablez au comptoir où vous pourrez admirer toute la maitrise du chef qui travaille dans un silence religieux, ce qui donne à sa cuisine un supplément d’âme.

Comptez 2 à 6 euros par assiettes. Pour 25 € vous aurez fait un excellent repas.

Le soir n’oubliez pas de réserver car l’endroit est vite complet.

47, rue Jean-Baptiste Pigalle (9ème arr.) - +33 1 53 16 19 84 -  métro : Blanche, Pigalle ou Saint-Georges – Ouvert du mardi au samedi pour le dîner et du mardi au vendredi pour le déjeuner.

 

 

Pink Mamma

En bifurquant vers la droite pour remonter vers la place Blanche ou la place de Clichy, vous ne pourrez pas rater l’une des adresses les plus courues du quartier : le Pink Mamma.

Ici on retrouve un concept plus branché, où là encore il faut s’armer de patience pour pouvoir s’y attabler ou bien arriver en tout début de service, car comme dans toutes les adresses du groupe de restaurants, vedette du moment, Big Mamma (Ober Mamma, East Mamma, Popolare, Big Love Café et Mamma Primi) la réservation est impossible.

Organisée sur les 4 étages d’une ancienne fabrique de quincailleries, l’adresse comme toute les autres, est entièrement dédiée à l’Italie, que ce soit dans l’assiette, dans les verres et à l’accueil (100% du personnel est « italian fluent »).

Les produits servis ont tous été sourcés sur place avec beaucoup de soin, et arrivent frais, chaque matin, en provenance de la péninsule.

La carte propose quelques classiques de la cuisine italienne, mais met surtout l’accent sur le barbecue, avec des pièces de viande travaillées au feu de bois à la mode toscane.

Côté déco, l’effet « waouh » est présent à chaque étage. 4 univers, tous plus séduisants les uns que les autres, que vous sélectionnerez en fonction de votre humeur, et surtout des places disponibles : au comptoir au RDC, dans une salle de brasserie chic au 1er, plongé dans les cuisines au 2ème, ou enfin sous la verrière avec vue sur les étoiles au 3ème.

L’ambiance est très décontractée mais le service reste toujours très professionnel.

Au final, l’addition reste très raisonnable pour un lieu qui en jette autant. Comptez 30 à 35 euros pour diner.

20bis, rue de Douai  75009  Paris – +33 9 83 55 94 52 (pas de réservation) - Métro : Pigalle – Ouvert tous jours midi et soir.

 

21 Martorell

Si vous n’avez pas le courage de patienter pour découvrir le Pink Mamma, et que vous préférez un peu plus de calme, alors traversez la rue et entrer dans la crêperie d’en face toute de jaune vêtue.

Vous allez me dire, des crêpes : bof ! Certes, mais si on veut manger rapidement et pas trop cher – le claim de ma balade – mais que ce soit bon et original, alors les crêpes de Dav – le patron – méritent d’être tester.

En effet, cet autodidacte de la restauration a concocté une carte de crêpes au sarrasin et au froment vachement bien balancée. Toutes valent le détour mais dans les salés, je vous conseillerais celle au boudin noir ou bien celle à la mode « indienne ». Côté sucré, celle fourrée à la frangipane faite maison (comme la plupart des ingrédients utilisés à la carte) me rit encore dans le ventre.

Si le patron semble un peu bourru – certainement une manière pour lui de cacher sa timidité – le serveur est quant à lui extrêmement attentif et joyeux. De quoi vous faire rapidement oublier les attrapes-gogo pseudo breton que l’on trouve dans les alentours de la gare Montparnasse.

Comptez environ 20 euros pour un repas complet sans les boissons.

21, rue de Douai 75009 Paris – +33 9 50 86 86 98 – métro : Pigalle – Ouvert tous les jours pour le déjeuner, du mardi au samedi pour le dîner.

 

 

Bulot Bulot

Pour finir ma balade, je vous emmène dans un lieu qui vient tout juste d’ouvrir, en haut de la rue des Martyrs qui se prolonge après la place Pigalle.

Bulot Bulot, c’est un peu une cabane à huitre comme on les trouve au Cap Ferret.

Cet exiguë comptoir de la mer – il n’y a qu’une quinzaine de place, l’un de ses défauts mais aussi peut-être ce qui fait son charme – propose une formule apéro très en vogue en ce moment. Autour d’un verre de vin ou d’un cocktail bien ficelé (le Moscow Mule est à tomber), sur de hautes tables en bois brut ou autour du bar, vous allez pouvoir déguster de délicieuses huitres ou quelques tapas marins très appétissants. En particulier, je vous recommande un Lobster roll très gourmand que l’on pourra aisément partager à deux.

On sent très vite que la jeune équipe qui a créé ce lieu, veut que vous vous y sentiez bien. Ils ont sélectionné tous leurs fournisseurs avec beaucoup de soin, et les mettent à l’honneur sur leur carte. Les prix sont peut-être légèrement élevés, mais finalement on passe un tel bon moment dans cette cabane que l’on en oublie vite ses petits défauts.

Comptez 15 à 20 euros pour 6 huitres et de 6 à 15 euros pour les tapas. Et là encore, si vous ne voulez grimper la rue pour rien, passez un petit coup de fil avant pour réserver votre table.

83, rue des Martyrs 75018 Paris– +33 1 42 64 19 09  - métro : Pigalle ou Abesses – Ouvert tous les jours pour le dîner, du vendredi au dimanche pour le déjeuner.

 

Bon appétit ! 

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