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Alain BRANDELEER


Fondateur de la Fondation La tête hors de l'eau



Monsieur 'Tenace'


Son interview


1. Bonjour Alain, peux-tu te présenter ?

Je suis belge, veuf, j'ai 54 ans et je suis né avec une atrophie placentaire qui m'a privé de main au bras gauche.

Je n’ai jamais voulu appeler ma main atrophiée un handicap.

Aujourd'hui, je suis père de famille, entrepreneur et … simplement, un homme heureux !

 

2. Quel est ton parcours professionnel et ton cheminement ?

 

Je suis un self made man, autodidacte. Grâce à mon père j'ai pu faire des stages dans l'industrie du cuir, et je suis toujours resté dans ce type d'activité.

Quand les affaires familiales ont connu un arrêt, j'ai redémarré de 0. J'ai alors évolué de la vente de peaux vers les produits finis en cuir principalement vêtements et maroquinerie. Je suis rapidement devenu directeur dans les deux sociétés dans lesquelles j'ai travaillé. Puis, il y a 9 ans, j'ai monté ma propre société.

 

3. Raconte-nous tes exploits sportifs et cette lutte sans cesse contre l'adversité

 

Malgré mon problème à la main,  je suis devenu joueur de tennis classé, golfeur handicap 9, champion de Belgique de karting, pilote de Formule 3 et spécialiste de la plongée parmi les requins.

En fait, mon handicap m'a poussé continuellement à me dépasser. Je voulais prouver aux autres - mais surtout à moi-même - qu’il ne serait en aucun cas un frein à ce je que je voulais entreprendre. J'avoue que j'ai parfois repoussé les limites au-delà du raisonnable.

Notamment en septembre 2012… Je pars au Botswana avec un reporter du National Geographic. On plonge pour filmer les crocodiles et l'un d'eux me déchiquette mon seul bras valide. J’évite la mort de justesse.

 

4.Raconte-nous ton projet associatif et le lancement de la fondation « la tête hors de l’eau"

 

Sur mon lit d’hôpital, je repense à Miguel, 3 ans et demi, venu m’aborder dans la rue un an auparavant pour me montrer sa main atrophiée, similaire à la mienne. C’est le déclic. Survivre à cet accident, c’est une deuxième vie qui s’offre à moi.

Je décide de m’investir pour les jeunes qui souffrent d’un handicap aux extrémités. Les aider, comme Miguel, à se dépasser.  De retour en Belgique, après 2 ans de revalidation et plus de 15 opérations, je décide de créer « la tête hors de l’eau »,  une association visant à vivre sereinement son handicap.

L’objectif est de donner un support psychologique et de financer les prothèses et les interventions chirurgicales à ceux qui en ont besoin.

 

5. Fais nous partager ton énergie et la  force du mental dans la réalisation de tous projets

Je crois très fort à une phrase lue il y a quelques temps : si vos rêves ne vous font pas peur c'est qu'ils ne sont pas assez grands !

Si l'on a la force de croire en quelque chose, il n'y a pas de limite à ce que l'on peut essayer de réaliser. On ne réussit bien sûr pas toujours, mais au moins on a la force de le tenter et d'entreprendre.

 

6. Quels sont tes prochains objectifs, et la suite du combat, demain ?

 

Développer l'association et aider le plus grand nombre d'enfants possibles.

Continuer à monter des évènements qui pourront alimenter les fonds de l'association, convaincre des partenaires importants de soutenir l'association. On a comme projets : un rallye de voitures anciennes, un tournoi de golf et, si ma santé le permet, tenter la traversée à la nage de Gibraltar en Juillet avec 2 amis (peut-être 3)  qui me soutiennent dans mes projets.

A cette occasion nous vendrons la traversée « au km » au profit de l'association.

Je voudrais également consolider mon business qui a souffert tant de la maladie de mon épouse décédée, que de mon accident mais qui grâce à mes collaborateurs et collaboratrices a pu  se maintenir.

Et puis je souhaite profiter de ma famille et de mes petits-enfants… J'en ai un qui va naître dans les jours à venir.

Enfin, je voudrais construire une vie privée harmonieuse  avec ma compagne et ses filles.

 

7. Parle nous de l’importance du réseau dans la concrétisation des projets, et tes conseils pour les entrepreneurs qui nous lisent ?

 

Je n'ai pu monter ce projet que grâce au support inconditionnel d'amis proches et de femmes et d'hommes d'affaires convaincus de l'avenir de l'association.

Mes conseils si je peux me permettre d'en donner sont : un travail acharné et la foi dans ce que l'on fait, cela fini toujours un jour par payer. Cette foi qu'on a dans un projet, il faut la transmettre aux autres. S'entourer aussi de personnes compétentes qui prennent en charge les points dans lesquels on pourrait avoir une faiblesse.

Il faut donner si l'on veut recevoir un jour. Et enfin, dire merci à ses collaborateurs, ce que souvent certains hommes d'affaires oublient de faire.

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