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David GERONE


Directeur de l'École Montgomery



Entrepreneur Educatif


Son interview


1.  Pourriez-vous vous présenter en quelques lignes 

Né en Belgique et d’origine italienne, j’ai eu la chance de recevoir – à travers l’image d’un grand-père militaire féru d’enseignement - une éducation qui mettait l’accent sur l’effort et la discipline.

Cette éducation m’a donc insensiblement amené à entreprendre des études d’ingénieur civil en informatique à l’école polytechnique de Bruxelles (ULB). Lors de ma formation, j’ai acquis certes un solide bagage intellectuel mais aussi et surtout le souhait de réaliser quelque chose qui m’était propre et qui répondait à mes ambitions.

A côté de cela, le sport m’a toujours semblé primordial. En effet, selon moi, il répond à des exigences capitales telles que le dépassement de soi, la performance, la volonté, la concentration, le sens de l’échec comme levier vers un mieux et la remise en question de soi.

 

2- Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai commencé ma carrière en travaillant plusieurs années comme ingénieur dans le secteur bancaire en Belgique et au Luxembourg. Très vite, j’ai pris conscience que ce métier ne correspondait pas à mes expectatives. En attendant une réorientation professionnelle et grâce à la pénurie des professeurs, j’ai rejoint le milieu enseignant en travaillant quelques années comme professeur de mathématiques dans une école de la Communauté française à Bruxelles.

Jamais je n’aurais pensé que ce métier pouvait me convenir ; j’imaginais ma carrière professionnelle tout autrement. Et pourtant… J’ai rapidement pris goût à la chose au point de suivre également des élèves – de l’enseignement public ou privé - à domicile en cours privé. Les demandes se sont succédées et, en accord avec mon côté entrepreneurial, m’ont insensiblement amené à louer un petit bureau où je pouvais accueillir plusieurs étudiants en même temps.

Au départ, cette petite école ne fonctionnait uniquement que sous forme d’école des devoirs. Par la suite, j’ai commencé à préparer aux examens du jury central organisés par la fédération Wallonie-Bruxelles pour l’obtention du CESS (Certificat Enseignement Secondaire Supérieur, ou BAC). J’ai dû alors mettre un terme à mon emploi au sein de l’école publique.

Au départ, je n’avais qu’une seule classe de 11 élèves. Certes c’était peu, mais il fallait bien commencer.

Après quatre ans, j’ai dû déménager car j’avais atteint plus de 80 inscrits. L’ascension a été très rapide. A ce moment là, je dépassais déjà mes concurrents en terme de réussite.

Dès lors, mon second objectif était tracé : être la première école du jury par le nombre d’inscrits.

En 2010, j’ai eu l’opportunité de reprendre les anciens bâtiments de l’Ichec - Saint-Louis, en face des infrastructures actuelles de l’Ichec, à proximité de la place Montgomery à Woluwé-Saint-Lambert.

Aujourd’hui, l’école Montgomery est installée dans un hôtel de maître et dispose, suite à une acquisition plus récente, de 1500 mètres carrés aménagés et fonctionnels.

Nous comptons à chaque rentrée académique plus de 130 inscrits.

 

3. Le Baccalauréat International, pour quelles raisons ?

 

Dans le souci de vouloir offrir aux enfants belges et français un enseignement privé et reconnu, j’ai opté pour la préparation aux examens du jury central de la Communauté française, examens à l’issu desquels ils obtenaient le diplôme belge.  J’attirais donc des jeunes dont les parents n’étaient pas satisfaits par l’enseignement public, ou d’autres qui n’avaient pas trouvé de place dans une école sur la commune de Woluwé-Saint-Lambert ou Woluwé-Saint-Pierre.

Avec le temps, je me suis senti bloqué dans mon projet par les règles imposées par la Communauté française. Je me suis donc mis à la recherche d’un nouvel enseignement qui respecterait notre philosophie tout en nous donnant une certaine indépendance. Très vite, j’ai compris que l’IB (Baccalauréat International) m’offrait la possibilité de réaliser mes objectifs. En effet, lors de mes formations, j’ai rapidement ressenti l’enthousiasme prononcé des autres directeurs d’écoles et des professeurs : ils aiment tous leur travail.

J’ai également été sensible à la place accordée aux étudiants au sein de leur projet pédagogique. Tous les membres du monde IB n’ont qu’une seule chose en tête : le bien être des élèves.

Résultat des courses : la pédagogie adaptée mise en place au sein des écoles IB répondait en de nombreux points à celle que nous prodiguions au sein de notre établissement.

En 2013, j’ai donc commencé les démarches nécessaires pour que l’Ecole Montgomery devienne une école du monde IB. Nous avons battu tous les records puisque nous avons eu l’accréditation en moins d’un an, alors que la moyenne se situe aux alentours de deux ans. Bien sûr, je n’y suis pas arrivé seul ; durant ces quelques années, j’ai réussi à bâtir une équipe de professionnels passionnés et soudés.

Depuis janvier 2015, nous sommes reconnus école IB et la majorité de nos élèves ont opté pour cet enseignement à partir de la rentrée prochaine.

Au delà de cela, il faut également admettre que le niveau de l’enseignement belge n’a pas la cote pour le moment, contrairement à celui de l’IB qui est un des meilleurs au monde.

 

4. Est-ce qu’une école se pilote comme une entreprise ?

Je pense que le point qui rapproche le plus l’école de l’entreprise est sa capacité à s’adapter, à se remettre en question et à évoluer avec son temps. Nos enseignants y travaillent jour après jour. Ils se font un point d’honneur à rester connectés avec les jeunes afin de les éveiller et de les sensibiliser le plus possible.

De plus, comme toute entreprise, notre crédibilité et notre valeur se jouent sur les résultats et la compétitivité, nous mettons donc tout en œuvre pour qu’un maximum d’élèves réussissent.

 

5. Si l’enseignement belge est votre marché, comment s’appréhende-t-il ? 

C’est un de mes objectifs phares !

L’enseignement belge a besoin de renouveau. En témoignent les nombreux problèmes d’inscriptions, le taux d’échec et le nivellement par le bas. C’est ici selon moi qu’il faut changer les mentalités ; le privé offre une alternative de qualité à l’enseignement public. Certes tout cela a un prix, mais je pense qu’il est grand temps qu’on considère l’enseignement comme un investissement sur du long terme et non plus comme une simple formalité.

 

De plus, Bruxelles, capitale européenne, présente un avantage de taille : son cosmopolitisme.  Je pense que c’est une chance inouïe pour nos jeunes de pouvoir se confronter à cette multi culturalité. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de proposer le diplôme en français et bilingue français/anglais.  Nous sommes d’ailleurs la troisième école en Europe à offrir le diplôme du Baccalauréat International en français et la première en Belgique. De par sa renommée mondiale, ce diplôme est une réelle valeur ajoutée au curriculum d’un élève.

 

6. Est-ce que tous les enfants, notamment les Français, … peuvent s’inscrire ?

Tous les enfants sont les bienvenus, mais il est clair que nous visons surtout les Français. En effet, j’ai constaté avec le temps deux obstacles majeurs qui compliquaient l’installation des Français en Belgique.

Pour eux, s’inscrire dans une école de l’état n’est pas toujours évident à cause du néerlandais. Chez nous, l’apprentissage de cette langue est réservé uniquement à ceux qui en font la demande.

Ensuite, nous sommes bien conscients que certains parents ne veulent pas ou ne trouvent pas une place au Lycée français.

Nous souhaitons donc offrir une alternative à ces jeunes désireux de poursuivre leur parcours scolaire en Belgique, sans se fermer certaines portes pour des problèmes d’équivalence ou de langue.

Raison pour laquelle, nous délivrons également le diplôme international bilingue. Pour l’obtenir, l’élève doit simplement suivre un cours en anglais. Ainsi, il ne devra pas faire de demande d’équivalence s’il veut étudier dans un pays anglophone. Dans le cas contraire, s’il désire avoir son Bac pour étudier en Belgique ou en France, il devra uniquement suivre des cours d’anglais.

 

7. Quelles sont les différences avec l’enseignement du lycée français ?

De par sa petite structure, notre école offre un suivi de qualité aux élèves. Les classes comptent un maximum de 14 élèves. Le professeur a donc la possibilité de consacrer du temps à chacun des étudiants que ce soit pendant ou en dehors des heures de cours. Avoir un nombre limité d’élèves en classe nous permet également d’avoir plus d’échanges et ainsi d’offrir un enseignement en interactivité avec eux.

Le diplôme international ouvre un champ de possibilités considérable pour nos jeunes ; grâce au niveau et à la notoriété de ce Baccalauréat, ils peuvent intégrer n’importe quelle université dans le monde.

La localisation de l’école me paraît également un point à souligner. Nous sommes situés au cœur de Bruxelles, à deux pas du rond-point Montgomery, à côté des Institutions européennes. Raison pour laquelle Montgomery est extrêmement bien desservi par les transports en commun.

J’ajouterais aussi que notre établissement compte plus de 15 nationalités différentes ; ouverture d’esprit, échange et respect d’autrui sont donc de mise.

Et enfin, nous jouissons d’une grande indépendance qui permet de fixer nous-mêmes nos exigences ; inviter les élèves à la performance et engager des professeurs compétents.

 

8. Quelles sont les périodes d’inscription ? À tout moment dans l’année ?

Il est évident que je préconise toujours une inscription avec anticipation. Le choix d’une école n’est pas un choix anodin, il doit être pris consciencieusement afin que nous puissions travailler sur du long terme. Cependant, les familles ne disposent pas toujours du temps nécessaire, c’est pourquoi, sous réserve de places disponibles, je ne fermerai jamais la porte à un étudiant motivé qui désire étudier chez nous.

Notre école peut accueillir un maximum de 180 élèves, ce qui nous permet de créer deux classes de 14 élèves par année.

 

9. Quelles réponses apportez-vous aux parents et enfants qui recherchent un enseignement de qualité ?

Un enseignement de qualité passe, selon moi, par un accompagnement et un soutien constant de l’élève. Ce dernier doit impérativement se sentir encadré pour mener à bien ses études, mais il doit aussi être partie prenante de sa formation.

Je voudrais insister ici sur le fait que nous envisageons la discipline non pas comme une affaire de sanctions mais comme une question de responsabilité. Nous nous efforçons de travailler en amont en invitant les jeunes à se prendre en main afin que la punition ne soit pas nécessaire.

Je pense que le bilinguisme est également une exigence de la part des parents qui souhaitent préparer au mieux leur enfant au monde de demain.

 

10. Comment envisagez-vous la mission de l’école ?

La mission de l’école est une question qui me travaille particulièrement et qui m’invite sans cesse à me remettre en question. En effet, nos jeunes passent un temps considérable dans un établissement scolaire ; entre 7 et 8 heures par jour pendant 12 ans. Nous avons donc une responsabilité de taille ; utiliser ce temps à bon escient en stimulant les élèves tout en étant attentif pour qu’à la moindre faille, nous puissions réagir au quart de tour. Ces 12 années sont des années capitales dans le développement d’un jeune, années parfois difficiles et secouées par les soubresauts de l’adolescence. Sans pour autant se substituer au rôle que jouent les parents dans l’éducation, notre mission va donc au-delà de l’enseignement, elle doit aussi leur assurer le meilleur épanouissement possible. Epanouissement qui passe également par la réalisation de soi à travers divers projets humanitaires, raison pour laquelle le Baccalauréat International a mis en place le CAS, projet qui appelle créativité, action et service.

 

Ecole Internationale Montgomery

Rue du Duc 133, 1200 Bruxelles

+32 2 733 63 23
+32 2 478 90 72 37

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