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le 02-04-2015

Investissements dans les Fintech en Europe : la croissance la plus rapide

Investissements dans les Fintech en Europe : la croissance la plus rapide

L’investissement mondial dans les Fintech a triplé et atteint 12,2 milliards de dollars en 2014. Travailler efficacement avec les start-ups va nécessiter de la part des banques de repenser leur culture d’entreprise et leur organisation.

 

D’après un nouveau rapport d’Accenture publié ce jour, les investissements mondiaux en faveur des entreprises de technologie financière (Fintech) ont triplé en un an, passant ainsi de 4,05 milliards de dollars en 2013 à 12,2 milliards de dollars en 2014. Les investissements en Europe enregistrent la croissance la plus forte. L’année dernière, le montant des investissements dans ce secteur avait triplé par rapport à celui des opérations de capital-investissement.

Alors que les États-Unis se taillent toujours la part du lion des investissements Fintech, l'Europe a connu la croissance la plus élevée, avec une augmentation de 215% à 1,48 milliard de dollars en 2014.
Le Royaume-Uni et l'Irlande représentent à eux seuls 42% des investissements européens, l’investissement y est passé de 264 millions de dollars en 2013 à 623 millions de dollars en 2014.

Dans le reste de l'Europe, les régions ou pays qui ont connu les niveaux d'investissements les plus importants en 2014 ont été les pays nordiques (345 millions de dollars), les Pays-Bas (306 millions de dollars) et l’Allemagne (82 millions de dollars).
La France arrive en 5ème position, derrière la Russie, avec 21 millions de dollars investis dans les Fintech

« Les investissements massifs dans les Fintech montrent que la révolution numérique est en plein essor dans les services financiers. Cette nouvelle donne constitue à la fois une menace et une opportunité pour les banques », a déclaré Julian Skan, directeur général d’Accenture responsable du programme FinTech Innovation Lab London. « La Fintech est en train d’inciter les nouveaux acteurs du secteur bancaire et les jeunes entreprises à s’orienter vers de nouvelles solutions, mais, paradoxalement, elle est en train d’inciter les banques à créer des produits et services plus efficaces et mieux adaptés à leurs clients. Elle est également en train de renforcer la collaboration entre les banques traditionnelles, les start-ups et les entreprises de technologie d'une manière qui favorise la création de nouveaux modèles économiques et de nouvelles sources de revenus. »

Le rapport Accenture, intitulé The Future of Fintech and Banking, publié ce jour lors de la troisième édition annuelle de la Journée des investisseurs de FinTech Innovation Lab London, révèle que de nombreuses banques ne disposent pas des équipements nécessaires pour faire face à la révolution numérique. Selon une enquête menée auprès de 25 cadres dirigeants du secteur bancaire travaillant dans le domaine de l’innovation technologique, 72% d’entre eux estiment que leurs banques adoptent une approche fragmentée ou opportuniste envers l'innovation numérique, et 40% pensent que leur organisation est en retard dans le déploiement des nouvelles technologies, ce qui compromet leurs capacités à valoriser leurs investissements ou à générer des bénéfices.

La grande majorité d’entre eux (quatre sur cinq) évoquent également un manque de compétences et de connaissances spécifiques au domaine du numérique. En outre, bien que 80% d’entre eux considèrent le travail avec des jeunes entreprises comme un moyen précieux pour apporter de nouvelles idées à leur entreprise, 56% affirment que leur culture d’entreprise et leur organisation doivent changer si elles veulent travailler efficacement avec ces start-ups.

44% pour cent des cadres dirigeants interrogés pensent par ailleurs que leurs banques n’investissent pas suffisamment dans les technologies innovantes, tandis que la totalité d’ entre eux estiment que l’obsolescence des technologies pose problème à leur organisation. Seule la moitié déclare que leur banque a mis en place une approche stratégique pour renouveler ses technologies vieillissantes.

Malgré ces défis, le rapport indique que de nombreuses banques restent confiantes quant à l'avenir. Trois cinquièmes des personnes interrogées estiment que les banques et les nouveaux acteurs du secteur bancaire vont coexister avec des offres différenciées, ou bien que les banques traditionnelles finiront par intégrer les nouveaux acteurs du secteur.

Une majorité (72%) des répondants s’attend à ce que leurs banques investissent davantage dans l'innovation technologique au cours des deux prochaines années. 56% indiquent en outre que leurs banques vont explorer l’innovation venue de l’extérieur et notamment ouvrir leur propriété intellectuelle, leurs actifs et leur expertise aux innovateurs externes pour lancer de nouvelles idées et explorer de nouveaux secteurs de croissance. 32% affirment que leurs banques vont créer une entité dédiée au cours des deux prochaines années.

Le rapport montre que les banques sont également ouvertes à une collaboration avec leurs pairs et avec des organismes extérieurs au secteur, et ce, afin d'adopter plus efficacement les technologies innovantes, une réalité d’ailleurs confirmée par toutes les personnes interrogées. En outre, elles sont 60% à déclarer pouvoir renoncer à certains revenus au profit d’une transition vers de nouveaux modèles économiques.

« Les banques commencent à comprendre le véritable potentiel des technologies numériques, mais aussi leur capacité à désorganiser, voire transformer le secteur bancaire », a déclaré Richard Lumb, directeur général du secteur des services financiers d’Accenture. « Les dirigeants reconnaissent que le numérique va plus loin que la simple innovation des canaux et des processus déjà en place. Le numérique fait non seulement disparaitre les frontières de l'industrie, mais favorise également de nouveaux modèles économiques et l’arrivée de nouveaux concurrents. Les banques n’ont pas d'autre choix que d’innover si elles veulent continuer à répondre aux besoins de leurs clients. Il est fort encourageant de constater que beaucoup accueillent favorablement l’idée d’innovations venues de l’extérieur, de collaboration et d’investissements en faveur de la Fintech. Elles sont également prêtes à faire des sacrifices et à renoncer à certaines recettes actuelles au profit de nouveaux modèles économiques. Mais les banques doivent innover rapidement, devenir plus flexibles et développer une culture plus entrepreneuriale si elles veulent continuer à être compétitive et répondre aux nouveaux besoins de leurs clients ».

Lancée par Accenture en 2012, FinTech Innovation Lab London est une collaboration entre Accenture et les principales institutions financières avec l’appui du maire de Londres et de la City of London Corporation and Innovate UK. Le but de ce programme est de soutenir les start-ups développant de nouvelles technologies pour le secteur des services financiers. Depuis le lancement du FinTech Innovation Lab London, les 14 entreprises qui ont participé à ce programme ont amassé plus de 35 millions de dollars grâce à de nouveaux investissements, signé près de 50 contrats avec des banques et augmenté leurs revenus de 170%. Les participants de l'année 2015 sont Atsora, Cytora, Duco, Pontus Networks, Ripjar, Torusware et xWare42. Leurs solutions d’innovation englobent un programme Web permettant une évaluation géopolitique des risques en temps réel, des solutions qui aident les propriétaires de petites entreprises à gérer leurs finances en temps réel ainsi que des technologies d'échange de données et de rapprochement plus rapides.

FinTech Innovation Lab London s’inspire d’un programme similaire qui a été cofondé par Accenture et le Partnership Fund for New York City (Fonds de partenariat pour la ville de New York) en 2010. Ce fonds est un volet d'investissement de 110 millions de dollars du Partnership for New York City (www.pfnyc.org). En 2014, Accenture a également lancé le programme FinTech Innovation Lab Asia-Pacific à Hong Kong et FinTech Innovation Lab Dublin en Irlande.

Méthodologie :

Le rapport se base sur l'analyse faite par Accenture des données concernant les investissements des Fintech, fournies par CB Insights, société internationale spécialisée dans les données financières. L’analyse portait entre autres sur les activités du financement mondial des sociétés à capital-risque et à capital privé, des divisions de sociétés classiques et de sociétés à capital-risque, des fonds de couverture, des accélérateurs ainsi que des fonds garantis par le gouvernement. Les entreprises de Fintech sont par définition des entreprises qui offrent des technologies pour le financement bancaire et celui des entreprises, les marchés des capitaux, l’analyse des données financières, les paiements et la gestion financière personnelle. La liste des transactions fournie n’est pas définitive et est sujette à des modifications puisque de nouvelles entreprises sont ajoutées à la base de données. Aussi, tous les fonds publiquement connus d’une entreprise et qui peuvent inclure des transactions antérieures sont également ajoutés à la base de données. En plus des données de Fintech, Accenture a mené une enquête auprès de 25 cadres dirigeants travaillant dans l’innovation bancaire dans les banques participant au programme Fintech Innovation Lab London et Dublin. Les banques concernées représentent 40% des 10 premières banques mondiales de par leur capitalisation boursière, y compris deux des cinq plus grandes banques du monde. Toutefois, les réponses à cette enquête ne représentent pas un échantillon statistiquement significatif et sont utilisées seulement à titre indicatif.  

 

Source FINYEAR 

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